Lors des Ateliers trimestriels de compagnonnage, je suis frappée par cette attente souvent exprimée par les participants : se ré-énergiser. Elle côtoie le besoin de prendre du recul, de partager avec des pairs, pour « voir plus clair » dans son activité, clarifier ses prochains jalons, mieux équilibrer son temps pro et son temps perso, savoir ce qu’il faut changer ou sur quoi capitaliser pour travailler plus sereinement.
Au final, chacun repart en se disant joyeux, enrichi et … plein d’énergie !
Cette réalité prend une dimension encore plus marquée chez les travailleurs indépendants qui consacrent une grande partie de leur temps de travail à domicile plutôt qu’en espace de coworking.
Leur quotidien est marqué par une charge importante, nécessitant une gestion fine pour préserver à la fois leur bien-être mental et leurs capacités cognitives … pour continuer à « voir clair ».
Alors si vous avez peu de temps de lecture 😉 … Voici les 5 points clés que j’aborde dans cet article.
Charge cognitive élevée :
Les entrepreneurs indépendants, tels que les coachs, consultants et formateurs, sont confrontés à une charge cognitive élevée en raison de la multiplicité de leurs tâches et responsabilités, notamment dans les domaines du développement commercial, de la gestion de la clientèle et de la création de contenu.
Défi de l’isolement :
L’isolement, caractéristique du travail à domicile, représente un défi majeur pour ces professionnels, limitant les interactions sociales et le soutien direct, essentiels pour stimuler la créativité et la résolution de problèmes.
Surcharge d’informations :
Les solopreneurs sont régulièrement confrontés à un afflux d’informations, ce qui peut conduire à une surcharge mentale et accroître le stress. De nos jours, on traite souvent de l’information à la place de la matière : plus que nos bras, c’est notre cerveau qui travaille (même s’il arrive que cela nous donne tout autant mal au dos).
Importance de l’équilibre :
Il est important de trouver un équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, ainsi qu’entre l’autonomie et l’interaction sociale, pour maintenir la motivation autant que la qualité de ce qu’on apporte à nos clients.
Stratégies d’adaptation :
L’article souligne l’importance d’adopter des stratégies pour gérer efficacement ces défis, comme l’établissement de routines structurées, la création d’un environnement de travail dédié et l’intégration de pauses et d’activités relaxantes pour préserver le bien-être mental.
La charge mentale : un défi pour les entrepreneurs indépendants
La charge mentale est le coût de traitement de l’information par le cerveau.
Cette gymnastique mentale implique de capturer, trier, analyser, comprendre et mémoriser une multitude d’informations. Or, il est important de se rappeler que notre mémoire de travail a ses limites – elle ne peut gérer efficacement que jusqu’à 10 informations à la fois.
Au-delà, nous risquons la surcharge.
Dans notre monde connecté, où emails et notifications affluent sans cesse, nous pouvons parfois percevoir ce flux entrant comme une validation de notre existence et de notre travail.
Cependant, pour les travailleurs indépendants, souvent isolés dans leur environnement domestique, cette surcharge d’informations peut présenter des défis cognitifs uniques. Leur quotidien, ponctué de multiples tâches et décisions à prendre en autonomie, peut s’avérer à la fois gratifiant et mentalement éprouvant.
L’autogestion implique un équilibre constant entre les diverses responsabilités : développement commercial, gestion de la clientèle, suivi administratif et création de contenu.
Un formateur en développement personnel, par exemple, doit non seulement planifier, préparer et animer ses sessions, mais également gérer son marketing et ses finances. Cette diversité de rôles exige une gymnastique mentale permanente qui peut être la source de niveaux de stress plus élevés.
L’isolement, exacerbé par le travail à distance, représente un autre défi majeur.
Sans le soutien direct et les interactions spontanées qui caractérisent un environnement de bureau traditionnel, nous devons trouver des moyens alternatifs pour stimuler leur créativité et résoudre les problèmes.
Par exemple, un consultant en organisation pourrait ressentir un manque d’inspiration créative dû à l’absence de brainstorming en équipe.
Cette surcharge cognitive peut conduire à une fatigue mentale, influençant la prise de décision, la créativité et le bien-être mental … voire physique.
Trouver le juste équilibre face à l’isolement
L’isolement est un aspect intimement lié au travail à distance ou à l’entrepreneuriat en solo qui présente à la fois des défis et des opportunités.
La clé pour surmonter ces défis réside dans la capacité à créer un équilibre entre autonomie et interconnexion.
Un exemple concret pourrait être celui d’une coach professionnelle travaillant à domicile. Pour elle, maintenir une productivité élevée tout en gérant les défis d’un environnement non structuré nécessite une organisation méticuleuse et une discipline personnelle.
L’absence de frontières claires entre la vie professionnelle et personnelle peut entraîner une surcharge cognitive. Ainsi, il est impératif de créer un environnement de travail dédié, d’établir des routines claires, et de définir des limites saines entre le travail et la vie personnelle.
Par exemple, l’intégration de pauses régulières et d’activités relaxantes, comme la méditation ou de courtes promenades, peut jouer un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre cognitif et émotionnel.
En outre, il est essentiel de savoir rompre l’isolement. Car si la solitude peut permettre de se ressourcer, rester seul avec ses problèmes est une mauvaise habitude ! Des réunions virtuelles régulières ou des appels « au débotté » avec des collègues, mentors, ou même des participants à des groupes de réflexion en ligne peuvent stimuler la créativité et offrir un sentiment d’appartenance communautaire.
Le maintien de réseaux sociaux professionnels actifs fournit non seulement un soutien émotionnel mais aussi des opportunités d’échanges et de collaboration.
Reconnaître et répondre aux défis cognitifs uniques de cette expérience implique un équilibre entre autonomie et connexion, entre structure et flexibilité.
Un objectif : transformer les défis de l’isolement en opportunités de croissance personnelle et professionnelle.
Stratégies pour maintenir son bien-être mental quand on travaille seul(e)
Ces stratégies s’articulent autour de trois axes principaux : l’aménagement de l’espace de travail, la gestion des outils numériques, et le soin apporté à son état interne.
Aménagement de l’espace de travail :
Créer un espace dédié au travail aide à établir une frontière psychologique entre les sphères professionnelle et personnelle, essentielle pour la concentration et la prévention de l’épuisement professionnel.
Quelques actions clés :
- Séparer les espaces de travail et de vie (un paravent ou un rideau peuvent suffire)
- Si le bureau est la table de cuisine ou du salon, faire table rase lors des moments non travaillés
- Mettre un casque, éventuellement avec une musique qui facilite la concentration, pour diminuer le bruit du monde extérieur
- Se lever une fois par heure minimum pour faire quelques étirements, boire un verre d’eau, feuilleter un livre ou magazine de bonnes nouvelles (voyage, déco, jardinage 😊), se passer un bon vieux CD.
Gestion des outils numériques :
Les interruptions fréquentes par les outils numériques peuvent diminuer la qualité du travail. Il convient alors d’établir ses limites utiles, comme des plages horaires sans email ou notifications, qui favorisent la réduction du stress et améliorent la concentration.
Quelques actions clés :
- Couper les notifications automatiques
- Définir des plages hors connexion
- Se former à l’usage des emails (écrit synthétique, envoi différé, filtre automatique, etc)
- Protéger les autres : un email envoyé est un email reçu par quelqu’un d’autre … qu’il s’astreint à lire, voire à y répondre.
Soin de son état interne :
Faire des pauses régulières et s’engager dans des activités relaxantes favorisent le maintien d’un équilibre entre les exigences professionnelles et les besoins personnels.
Quelques actions clés :
- Ritualiser et séparer les temps d’activité : routine de travail, de sport, de déjeuner/dîner, d’école-pour-les-enfants, etc.
- Diminuer sa consultation des infos négatives (journaux télévisés ou radio, contacts avec des personnes pessimistes par exemple)
- Faire de vraies pauses en journée, en soirée, en weekend … ne lâchant les écrans, petits et grands (sauf ceux du cinéma 😉)
- Se fixer des objectifs court terme, de jour en jour (les marathoniens ne font pas 42 km mais une succession de sous-parcours : 20 km d’abord parce que c’est leur routine d’entraînement, puis le reste en décroissant, jusqu’au mètre ultime)
- S’adonner à des activités qu’on aime, côté boulot et côté perso
- S’essayer à densifier sa pratique méditative (de l’appli « Petit Bambou » à la cohérence cardiaque) – pas longtemps mais régulièrement.
Ainsi, ces stratégies offrent un cadre pragmatique pour les entrepreneurs indépendants cherchant à optimiser leur bien-être cognitif et mental. Elles ne sont pas des solutions miracles, mais une boîte à outils adaptée aux réalités du travail indépendant, pour naviguer l’esprit alerte dans un monde professionnel en constant bouillonnement.