Si vous n’avez pas la chance de passer quelques jours en Aubrac cet été, je vous invite à lire « Alto Braco » de Vanessa Bamberger (Edition originale chez Liana Levi et version de poche Piccolo).
La narratrice, Brune, est une jeune trentenaire élevée à Paris qui va enterrer sa grand-mère Douce sur le haut plateau aveyronnais. Ce qui pourrait être un récit nostalgique est en fait l’histoire de la redécouverte d’un territoire mystérieux, à la fois intime et méconnu. S’y ajoute l’envie d’y construire une autre vie, tournée vers le futur … dans une langue qui restitue précisément à la fois cette terre rude, et l’humanité de ceux qui en vivent.
Début du chapitre 4 : « La voiture grimpait vers les hauteurs, la végétation refluait. De gros rochers noirs ont surgi des prairies mordorées. Le volcan affleurait sous la terre, la perçant de bosses de lave. J’ai vu l’eau argentée passer sous de petits ponts de pierre et fouetter les mousses jaunies des coteaux, les collines ocre couronnées de nuages s’élevant en volute comme des fumées de cendre et à leur pied, des étendues immenses d’herbe de la couleur du vieil or. Le plateau de l’Aubrac. »